Les 5 signes d’alerte dans le développement du langage de mon enfant

Selon l’Institut National pour la Santé Et la Recherche Médicale dans ses recommandations de septembre 2004 (I.N.S.E.R.M.), il existe 5 signes d’alerte dans le développement du langage de l’enfant.

Ces 5 grands repères vous pouvez les lire sur beaucoup de sites internet, mais ce que je souhaite c’est y apporter de la nuance. Chacune de ces recommandations s’appuie sur des connaissances logopédiques (ou orthophoniques) en terme de vocabulaire spécifique notamment. Je vous éclaire sur ces notions dans cet article.

5 signes d'alerte développement langage

Signe d’alerte n° 1

Pas de babillage à 12 mois

En effet, si votre enfant ne babille pas à 1 an, il est important de vous tourner vers un professionnel. Mais qu’est-ce que le babillage exactement ?

Avant même de babiller, votre enfant va gazouiller, faire des vocalises. Bébé pourra produire des sons ou des bruits tels que AAA, IIIII etc. À partir de 6 mois, votre bébé pourra commencer à alterner les consonnes et les voyelles de manière répétée. C’est ce qu’on appelle le babillage. Par exemple : BABABABABA ou MAMAMA ou PAPAPA …

Signe d’alerte n° 2

Pas de gestes (pointage de la main, au revoir) à 12 mois

Si à un an votre enfant, ne s’exprime jamais grâce à des gestes, c’est intéressant d’aller plus loin et de faire un point global sur son développement langagier.
Quels sont les signes dont on parle dans ce signe d’alerte ? Ces gestes sont toutes les tentatives de communication de votre enfant.
– Ça peut être la main qu’on agite pour dire au revoir, le doigt qu’on pointe pour montrer quelque chose ou attirer l’attention.
– Ça peut être aussi des signes appris pour accompagner le langage (signe bébé ou LSF). Votre bébé tend les bras vers vous pour demander d’aller dans vos bras ? C’est un geste ! Il dit non de la tête ? C’est un geste !

Signe d’alerte n° 3

Pas de mots à 16 mois

À 16 mois, votre enfant produira déjà quelques mots. Qu’est-ce qui compte comme un mot dans ce contexte ? Une production initiée par votre enfant qui n’est donc pas une répétition.
Une production qu’il utilise plusieurs fois, de cette manière vous êtes certains que c’est bien une production volontaire et pas accidentelle.
Pour finir ça ne doit pas obligatoirement être correctement prononcé : Sa pour chat, c’est OK. Ca peut aussi être une onomatopée, wouwou pour le chien c’est OK, Boum pour c’est tombé, c’est OK !

Signe d’alerte n° 4

Pas de combinaisons spontanées de 2 mots (pas seulement écholalie) à 24 mois

Papa pati ? C’est une combinaison ! À deux ans, votre enfant pourra combiner des mots pour préciser ses intentions de communication.
Attention toutefois à ne pas attribuer les combinaisons des mots à des écholalies. Écho — quoi ? Les écholalies c’est lorsque votre enfant répète les mots qu’il vient d’entendre sans y apporter de sens. Votre petit bout ne doit pas simplement répéter les derniers mots qu’il vient d’entendre, mais bien les produire spontanément.
Bien sûr le principe d’écholalie peut être bénéfique à l’enfant, car il permet parfois d’exprimer son incompréhension. Son incompréhen-quoi ? Mais ces productions ne peuvent pas être acceptées dans le principe des combinaisons des mots attendu à 24 mois.

Signe d’alerte n° 5

N’importe quelle perte de compétence (de langage ou sociale) à tout âge

Le développement du langage ne suit pas une progression en ligne droite. La progression est parfois énorme comme lors de la fameuse « explosion lexicale » entre 16 et 20 mois.
Lors de cette période, votre enfant va produire jusqu’à 10 ou 20 nouveaux mots par jour. La courbe de progression est donc parfois vertigineuse, mais ce qu’il faut retenir c’est qu’elle ne devrait pas stagner ou faire demi-tour.
Si vous n’observez plus d’avancées ou même un recul des acquisitions chez votre enfant, c’est un motif valable de consultation.

Conclusion

Pour conclure, je voudrais ajouter que ces signes d’alerte sont des éléments qui doivent vous amener à vous questionner. Consulter ne veut pas dire s’alarmer, mais c’est toujours utile de poser des questions à un professionnel qui pourra analyser la situation dans son ensemble. Une prise en compte globale de l’enfant est impérative.
Ce professionnel pourrait tout à fait être un logopède, un ORL, ou un pédiatre. Afin de discuter de l’utilité d’aller plus loin, vous pouvez toujours prendre RDV pour un appel découverte gratuit. Si vous souhaitez allez plus loin dans la compréhension des enjeux du langage chez les enfants de 0 à 6 ans, je vous invite à télécharger ma conférence gratuite disponible sur mon site internet.